Situé sur la rive gauche de l’Oise, ce village de Thiérache est d’origine très ancienne, son origine remontant à 878.
L’orginie du nom, pas si facile…
Au IXème siècle, le village était nommé Altripia, un acte concernant l’abbaye de Saint-Denis mentionne en effet en latin «Villa Altrippia in pago Laudunensi» De façon basique, le toponyme est très certainement formé du suffixe alt– et du radical ripa pour rive pouvait signifier Haute-Rive en latin.
D’autres interprétations prêtent à Autreppes une origine gauloise. En effet, pour Ernest Nègre*, le toponyme est composé du terme préceltique alt avec un autre mot d’origine préceltique, apia, qui est lui un dérivé du mot epia désignant « eau ». Selon l’auteur, au cours de son histoire, le nom de la commune a été déformé due à la proximité sonore du mot latin altera, signifiant « autre ».
Dans le même registre, Marie-Thérèse Morlet**, le toponyme serait composé d’altero, une racine latine qui est assimilée au comparatif latin alter signifiant dans un sens « second de deux », avec le terme préceltique apia employé désignant l’eau. Le nom donnerait ainsi le sens de « eau secondaire, petit ruisseau » dans sa forme composé altero-appa.
Altripia, Autrepe (au XIIe siècle dans un cartulaire de l’abbaye de Saint-Denis), Altrepia (en 1125 dans un cartulaire de Chaourse pour l’abbaye de Saint-Denis), Autreppia (en 1340 dans les fonds latins des archives nationales), Aultreppe (en 1610 dans le registre des offices du bailliage des bois de Guise) ou encore Autreppe (en 1710 dans un document de l’intendance de Soissons), le toponyme a évolué.
Extrait de la carte de Cassin
En tout état de cause et malgré la divergence des avis sur l’étymologie, le village s’appelle maintenant Autreppes et les habitants les Autreppiennes et les Autreppiens.
* Toponymie générale de la France, vol. I : Formations préceltiques, celtiques, romanes, Librairie Droz, Genève, 1990, 704 p.
** Toponymie de la Thiérache, Paris, Artrey, 1957, 137 p.
Son église, un autre indice de l’ancienneté du village…
En plus de l’origine latin ou préceltique du toponyme, un autre indice d’ancienneté est le vocable de l’Église dédiée à Saint Hilaire. Son culte s’est répandu dans le nord de la Gaule dès le VIème siècle, favorisé par les premiers rois mérovingiens.
Mentionné dans les miracles de Saint Denis comme existant déjà au IXème siècle, la terre d’Autreppes qui appartenait au domaine royal fut donnée par Louis le Bègue en 879 au comte Alatram, en récompense de ses faits d’armes contre les Normands. Alatram en fit à son tour présent à l’Abbaye de Saint Denis en 915.
On y comptait alors 46 manses soit 46 habitations rurales auxquelles était rattachée une étendue de terre à exploiter de plusieurs hectares.
La population devait compter déjà plusieurs centaines d’habitants en ce début du Xème siècle.
En 1760, elle était de 172 foyers, en 1800 de 678 habitants, en 1836 de 712 habitants, en 1861 de 627 habitants, en 1950 de 330 habitants et en 2012 de 190 habitants.
En 1648, on y voyait un petit hôpital et une léproserie.
Seul témoin de ces temps anciens, l’Église Saint Hilaire domine le village depuis des siècles.
La mairie
Elle est construite en 1881 sur les plans dressés par Georges DUPONT, grand prix de Rome et architecte départemental. Restaurée après la guerre 14-18, on lui accole alors un portail latéral permettant l’accès à la cour.
Une salle polyvalente située au fond de cette cour peut être réservée pour des repas de fête.
